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1ére approche, Pays Yougoslaves

 

 

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Ces photos, moment de vie , instantanés d’un quotidien vécu, partagé, sont celles d’un voyage dans les Pays Slaves décidé en été 2003.
Après avoir passé quelques temps aux Etats Unis, avec un ami , nous avons nourri l’envie de partir là-bas, nous nous étions promis qu’une fois rentrés en France, nous nous retrouverions afin de partir ensemble.

Pouvoir partir dans les Pays Slaves du Sud était une chance, nous étions maître de notre présent, et décidions de nous déplacer vers l’inconnu.

Allait naître une nouvelle relation, un nouvel échange…
Découvrir ce qui surgit d’entre les êtres , ce qui se passe entre un Homme et un autre, d’inespéré, d’inattendu, de surprise et d’apprentissage.

Ces échanges m’ont bonifiés. Une fois rentré et encore maintenant, je découvre la valeur de l’altérité, l’importance de l’autre. J’apprend à comprendre que l’accomplissement n’est pas en nous, en soi, qu’il est vers l’avant, vers l’infini, vers l’autre.
Ces journées remplies de découvertes m’ont apprises à connaître ce qu’était l’humilité, le respect de ces vies approchées. Avec ces nouvelles rencontres, j’approchais de nouvelles réalités, de nouvelle individualités…

Nous étions en 1993, (la guerre avait commencé) quand j’ai pour la première fois découvert des images de ces peuples. J’avais 10ans. Ce ne sont que quelques fragments imprécis, vifs et violents dont je me rappelle. Une femme essayait de nourrir ses enfants malgré le manque terrible de nourriture. L’on voyait cette femme chercher de l’aide, personne n’était là. Et puis elle s’approchait de son ancienne maison en ruine. Elle pleurait, en observant les décombres. Plus loin elle prenait un chemin et se dirigeait vers la forêt.

Pendant une semaine je pensais à cette femme, je rêvais d’elle, présence fantomatique dans un paysage de désolation, détruit et maudit. Autour d’elle des sifflement aigus accompagnés d’explosions sourdes. Je pensais à ces enfants, à leur futur, à leur vie.
En moi naissait alors la peur de la guerre, de ses bruits et fantômes.

Dix années plus tard, je décidais de partir là-bas.
J’étais curieux de découvrir le quotidien de ces hommes et femmes, leurs espérances, leurs rêves et désillusions. J’avais découvert le pays à travers des images télévisuelles, témoin passif et frustré, je demeurais spectateur de ces massacre, pertes et injustices.

J’avais aussi envie de partager leur souffrance, ressentir leur mots et tristesses.
Avec du recul je pense à ce voyage comme à une « errance positive ».
Cela fait presque 10 ans que j’ai perdu ma sœur Cécile, elle avait 16ans quand elle est partie.
J’avais besoin de joindre leur peine à la mienne, leur errance.
Parler de cette obligation de cohabiter avec ce nouveau manque, l’absence de la présence aimée.

Nous prenions la route en Novembre 2003…

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